17 Novembre 2024
R. et moi sommes sur le lit du studio.
On a réussi à branché notre ordi "fixe" sur la TV qui se trouve dans la pièce et on regarde vidéo sur vidéo.
Au départ, on ne savait pas trop quoi regarder.
C'était l'un des premiers jours "normaux". Post-incendie. Un jour où on a pas dû crapahuter jusqu'à l'appartement pour récupérer des affaires. Un jour où on a pas appelé l'assurance. Un jour où on a pas appelé les propriétaires. Un jour sans. Un jour calme.
La TV est accroché à un bras télescopique. Papa m'a bien dit de ne pas trop y toucher. Il est instable.
Donc : on n'y a pas touché.
R. est à ma gauche, Ko. est entre nous deux, ronronnant et râlant si on ne la caresse plus.
Je suis bien. Je suis sereine. Le pire est passé.
Je tourne la tête légèrement sur ma droite, vers ma table de chevet, pour y prendre mon téléphone (un miraculé de l'incendie) quand..
BOUUUUUUUUUUM.
Je ne bouge plus. Et je me mets à pleurer tout de suite. J'ai tellement peur que je suspends mon mouvement et que je ne veux pas regarder d'où est venu ce bruit assourdissant.
Pourtant, je sens que Ko. n'a pas bougé (signe que le danger est moindre voire inexistant) et j'entends R. rire. Un peu, puis beaucoup, puis je le sens se lever du lit.
C'est la TV qui s'est décrochée. Elle a chu. Tout simplement.
J'en informe mes parents au dîner. Ils se moquent de moi en me disant que j'ai peut-être un mauvais karma, que, pire peut-être, je porte la poisse. Je ris.
Mais je n'en mène pas large.
Les nuits qui ont suivi l'incendie, j'ai étonnamment bien dormi. Trop d'émotions, trop de stress. Tout ça m'avait fatiguée.
Cette nuit-là. J'ai fait un cauchemar.
Commentaires
Enregistrer un commentaire