19 Mars 2025
Comme tous les matins.
Comme tous les soirs.
Le rituel est immuable :
Je rentre dans la cuisine.
Ko. se met devant le micro-ondes. Ki. se met dans un carton (vide) posé là et patiente silencieusement. C. attend sagement et B. miaule comme si je ne l'avais pas nourrie depuis 3 semaines en me tournant autour, désespérant d'être délivrée de l'inanition.
C'est un matin comme les autres. Je prépare les gamelles. Je prépare les pâtées (chacun la sienne, faut pas déconner) et je me prépare à la distribution.
Cette distribution, avec moi, est comme suit :
En premier, Ko. Je lui dépose sa gamelle devant le micro-ondes, où elle attend, un peu impatiente.
S'ensuit, Ki., posée et calme, comme toujours.
Et jusqu'à ce jour l'ordre était :
B. parce qu'elle est littéralement dans mes jambes, et pour en finir, je lui donne sa pâtée, au sol.
Et, au final, C. qui attend sur le côté que je lui donne le signal, sur le sol également.
Jusqu'à cette matinée, un peu grisâtre, ça se passait bien.
Jusqu'à cette matinée.
B. est particulièrement insupportable ce matin. Ce n'est pas trois, mais au moins 8 semaines, selon ses miaulements, que je ne lui ai pas donné à manger.
Elle est frénétique. Je manque de chuter à plusieurs reprises.
Je commence à vraiment perdre patience, surtout que je ne suis clairement pas quelqu'un du matin.
Je n'ai pas encore pris mon café. Comme toujours, évidemment. Ils me mettent tellement la pression que c'est leur pâtée avant mon petit-déjeuner. On se fout de la gueule qui, là ?
Seulement, il y a une fois de trop.
J'initie un mouvement de déplacement. Je veux aller du plan de travail, devant lequel je me tiens, à l'autre plan de travail, ce qui implique un demi-tour.
B. étant restée silencieuse pendant les trois dernières secondes, je ne pense pas à la localiser.
Grossière erreur.
Je me prends les pieds dans B.
S'ensuit une incohérence de mouvements de chacune de nous. Je sais, je SENS, qu'elle fuit, mais ça empire le truc. Je me sens lui donner un coup de pied (involontaire) car je suis en train de choir.
Dans la fraction de seconde qui suit, je culpabilise et ne pense qu'au fait que je lui ai fait mal, DONC, je n'initie aucun mouvement de défense/protection et ne cherche même pas à me rattraper à quoi que ce soit.
Ma hanche droite, heurte, douloureusement, le sol.
Ca aurait pu s'arrêter là.
Mais comme dis plus tôt, je n'ai pas cherché à me rattraper. Sur le moment, je n'ai même pas vraiment conscience de tomber. Je ne pense qu'à B. à qui j'ai dû faire mal !
Donc non seulement, je me fais mal à la hanche, mais étant dans l'entrée de la cuisine, je me cogne la tête sur la porte.
Il faut donc imaginer que, dans mon ridicule, je ne suis pas juste tombée. J'ai chuté pour ensuite, m'abrutir sur une porte.
Je reste assise quelques secondes, me demandant comment j'ai bien pu atterrir sur cette maudite porte, et, après coup, savoir si je me suis vraiment fait mal.
Plus de peur que de mal, comme on dit. Je me mets à rire à gorge déployée, seule, par terre, sur le sol entre ma cuisine et mon salon, avec trois de mes chats me fixant, leurs regards exprimant clairement : "Elle est complètement folle, celle-là" et reprenant la dégustation de leur met.
J'ai décidé que B. serait "punie", en lui donnant sa pâtée en dernier, matin et soir, et en évitant (dans la mesure du possible) toute altercation avec mes jambes.
Par contre, autant dire que B. m'a boudée toute la journée.
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