Juin 2025

Je fête mes 32 ans en Mai 2025.

L'homme avec qui j'ai partagé ma vie m'a plaquée en Avril 2025.
J'ai cru que j'allais en crever. 
J'ai cru que j'allais m'arrêter.
J'ai cru que c'était le début de la fin.

Je ne savais pas encore que c'était la meilleure chose qui puisse m'arriver cette année.


Au fond du trou, dépressive au possible, m'isolant de mes proches et buvant trop, j'entamais doucement, mais sûrement, ma descente aux enfers.
Il était si facile de se laisser sombrer. De ne pas lutter. D'embrasser cette noirceur et de la laisser me consumer. D'arrêter d'exister, même si je continuais de vivre.

Un matin, ça m'a frappée.
J'étais devant le vide. Le Néant. Je n'avais rien : pas de boulot, plus de mec, une maison qu'on me prêtait, pas de projets, pas d'avenir.
A ce stade : pourquoi se lever le matin ? Ou le midi ? Ou l'après-midi ? Ou le soir ?
Pourquoi se lever tout court ? 

J'ai eu, littéralement, la trouille de ma vie.
Apercevoir cet abîme dans lequel je voulais sombrer, dans lequel il aurait été si simple de tomber, j'ai pris peur. 

Et si je ne me relevais pas ? 
Et si.. je décidais de ne pas me relever ?

J'ai eu peur pour moi. 
J'ai surtout eu peur pour mes proches.

Quel détritus allaient-ils ramasser ?
Jusqu'où iraient ils pour me sauver ?
Jusqu'où les laisserais-je aller pour me sauver ?

C'est aussi simple que je vais le formuler : j'ai décidé qu'ils ne méritaient pas ça.
J'ai décidé que R. ne méritait pas que je me laisse sombrer.
J'ai décidé que, maintenant, j'étais seule, et je pouvais faire ce que je voulais.
J'ai décidé que, même si j'allais mal, je ne voulais pas partir. 
J'ai décidé que, même si j'allais mal, mes proches ne devaient pas le subir.

Je me suis contrainte à refaire des choses que je ne faisais plus.
Aller au cinéma seule. Sortir me balader seule. Faire du sport.

Dès que je ne voyais pas mes parents, qui insistaient pour qu'on dîne ensemble tous les jours, je m'occupais.
Et quand j'étais seule, je comblais le manque avec du bruit.
Un film. Une série. De la musique.
Je dormais peu. Je gambergeais beaucoup. Mais je vivais. Et les jours passaient.


J'ai cherché du travail. Je n'avais plus de raison d'être contrainte par des horaires, étant seule.
J'ai cherché du travail, dans tout et n'importe quoi.
J'ai cherché du travail, et j'ai fini par trouvé.

J'ai cherché du travail, et j'ai trouvé de l'or.


Un travail pas payé des masses, avec des horaires de nuit, mais dans un monde inconnu pour moi.
Mais c'était un travail. C'était le début du renouveau.
C'était un travail nécessitant une formation interne : OK.
C'était un travail contraignant, avec des horaires fluctuants : OK. 
C'était un travail.


Je suis arrivée peu sûre de moi mais pleine d'espoir.
Prête à prouver ma valeur et à me faire une place.

Après la formation, après les rencontres, après les débuts, je prends mes marques.
Je prends mes marques professionnelles et personnelles.

Je m'accommode d'une vie simple mais routinière.
J'apprécie de plus en plus cette liberté que le célibat m'octroie.
Je peux faire ce que je veux, quand je veux.

Je peux manger à 16h, comme à 03h.
Je peux me doucher à 11h, comme à 21h.

A part mes chats, personne ne m'attend et je n'ai de comptes à rendre à personne.
C'est une nouvelle vie.

Une nouvelle vie que j'adore, que j'apprécie.

Le karma a, apparemment, prévu autre chose pour moi.

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